dimanche 30 janvier 2011

Il y avait dans Spanglish, le précédent film de James L. Brooks, cette scène où Tea Leoni montait dans la décapotable de son amant et laisser flotter ses cheveux au vent. Après quelques secondes où la chevelure s’emmêlait anarchiquement devant ses yeux, comme si le prosaïsme du réel signait l’enterrement du septième art, la magie du cinéma opérait enfin. La coiffure prenait alors la pose au vent, découvrant dans le visage de Téa Léoni celui d’une beauté classique hollywoodienne. Toute la scène était filmée en transparence, comme autrefois dans les films de studio. Elle faisait par ailleurs écho au premier film de Brooks où une Shirlay McLain vieillissante perdait ses extensions capillaires au cours d’une même balade en voiture.
A la mort du classicisme, Brooks a donc fini par substituer une manière de réappropriation de son âge d’or. Et on peut envisager cette scène matricielle de son oeuvre comme emblématique de sa miraculeuse position dans le cinéma hollywoodien. Car James L Brooks est peut-être le seul à pouvoir s’y baigner de nouveau, sans singerie ni second degré. 

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