mercredi 29 septembre 2010

Du film d'Alexei Guerman junior j'allais écrire qu'il était beau. Et bien sûr, cela ne veut rien dire. Disons qu'il reprend à son compte la grande forme d'un cinéma soviétique qui a connu ses heures de gloire avant d'être un peu méprisé. Mais cette beauté référencée tient presque toute entière à l'expression d'un savoir-faire qu'Azoury lui-même reconnaît comme impressionnant. Mais, ajoute-t-il, on s'en fout bien du savoir-faire. Car derrière cette démonstration technique insolente de séquences choregraphiées dans la soie et la plume, on trouve finalement peu d'idées de plans. Filmer des visages en gros plan, substitués en douceur les uns aux autres, avec en arrière-fond les signes de la grande Histoire, constitue le seul programme du réalisateur. Procédé systématique finalement vaniteux qui ne fonctionne qu'à deux reprises, et singulièrement uniquement quand meurt un des personnages. C'est donc que les vivants agacent, et que les morts émeuvent par leur extrême discrétion quand ils disparaissent pour aller rejoindre cette Histoire qu'ils ne voulaient pas embrasser. 
Pour le reste le film ne semble plus dérouler que le fil parodique et tristement délétère de ce cinéma qu'il croit ressusciter. Mais on ne fait pas de bon vivant avec ce qui est mort. Et ils sont rares ceux qui ne confondent pas les fantômes avec ces cadavres ventriloqués. Quand même, à voir ce genre de film, le cinéma fonce tranquillement vers une pratique désespérément nécrophile.

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